Dès le XIXe siècle, quelques débitants achètent « sous le pressoir », enlèvent de suite et présentent le Beaujolais nouveau dès les semaines suivantes aux distributeurs, cafetiers-restaurateurs de Paris et de Lyon. La fermentation des vins s’achève souvent durant le transport, ce qui les protège au mieux de toute altération.
L’histoire du Beaujolais nouveau est marquée par l’évolution des règlements. Ainsi en 1951, l’Union viticole du Beaujolais demande la possibilité de vendre ses vins « en primeur », avant la date du 15 décembre. Demande qui aboutit le 13 novembre 1951, avec la parution d’une note administrative précisant les conditions « dans lesquelles certains vins à appellation contrôlée peuvent être commercialisés dès maintenant sans attendre le déblocage général du 15 décembre prochain ». Ainsi est né officiellement le phénomène Beaujolais nouveau le troisième jeudi du mois de novembre.
LE BEAUJOLAIS NOUVEAU NE DÉPASSE JAMAIS LA MOITIÉ DE LA PRODUCTION TOTALE DU BEAUJOLAIS
Les volumes commercialisés augmentent de manière fulgurante à partir des années 1960, atteignant environ 500 000 hl au milieu des années 1980, mais sans jamais dépasser la moitié de la production totale du Beaujolais. En effet, afin que le vin « primeur » soit prêt rapidement, fermentation malo-lactique terminée, et présente un caractère frais et gouleyant, aromatique et fruité, les producteurs privilégient, en fonction du millésime, leurs parcelles les plus précoces, pratiquent des macérations plus courtes (d’une durée obligatoirement inférieure ou égale à 10 jours) et sélectionnent les cuvées révélant le caractère croquant du raisin et les arômes particuliers de fermentation.
Ces contraintes techniques conduisent sur chaque exploitation à limiter la production de « primeur » à une partie de la récolte, en règle générale 50%.
Ce texte est extrait de L'Atlas des vins de France, de Laure Gasparotto, éditions de Monza.